La société véhicule plusieurs mythes concernant la violence faite aux femmes qui ne font qu’augmenter la stigmatisation qu’elles peuvent vivre et la banalisation de la violence qu’elles subissent. Ces mythes individualisent la violence, alors qu’il s’agit d’un enjeu sociétal.
Réalité: La violence n’est pas une perte de contrôle de soi (colère, impulsivité), mais bien une prise de contrôle sur l’autre.
Réalité : On peut retrouver des agresseurs dans toutes les sphères de la société, quel que soit la profession, l’âge, le niveau de scolarité, la nationalité ou le niveau socio-économique des individus.
Réalité : Il est faux de croire que la violence est autant exercée par les femmes que par les hommes. En effet, environ trois agresseurs sur quatre sont des hommes. La violence envers les femmes découle du patriarcat qui est une structure valorisant le pouvoir des hommes sur les femmes. Aussi, il arrive que les femmes victimes de violence viennent à utiliser des comportements violents comme stratégie de survie en réaction à la violence subie. C’est ce qu’on appelle la violence réactionnelle ou défensive.
Réalité : La violence n’est pas un problème de gestion de la colère. Pour pouvoir changer ses comportements violents, l’agresseur doit prendre conscience qu’il a un problème de violence et se responsabiliser en prenant la décision, par lui-même, de consulter. S’il promet d’entreprendre une thérapie sans reconnaître la responsabilité de sa violence, il pourrait s’agir d’une tactique pour garder le contrôle sur la victime et lui créer un faux sentiment de sécurité.
Réalité : La consommation peut être un déclencheur ou un prétexte à des actes violents. Cependant, les personnes ayant des enjeux de consommation ne sont pas toutes violentes à l’égard de leur partenaire et les personnes violentes n’ont pas toutes des enjeux de consommation ou ne sont pas en état de consommation quand ils agressent leur partenaire.
Faire un lien entre consommation et violence peut amener à banaliser ou à justifier la violence.
Réalité : La violence n’est pas un enjeu de santé mentale, mais plutôt un comportement choisi pour dominer l’autre. Faire un lien entre violence et santé mentale contribue à déresponsabiliser les agresseurs et à faire pression sur les victimes pour qu’elles tolèrent la violence, qu’elles les aident et les soutiennent. Cela peut aussi contribuer à la stigmatisation des personnes ayant des enjeux de santé mentale.
Réalité : La dynamique de violence rend difficile de négocier ou de s’entendre à l’amiable, puisqu’il s’agit d’une relation inégalitaire. Cette dynamique ne fera que se reproduire dans la médiation et cela peut être dangereux et néfaste pour la victime. L’ex-partenaire tentera de prendre le contrôle à travers des gestes, des mots, des regards, etc. De plus, le.la médiateur.trice ne sera pas toujours en mesure de déceler les manifestations de violence présentes dans la relation.
Réalité : Il est faux de croire que la violence existe seulement dans les relations hétérosexuelles. En effet, la dynamique de pouvoir et le patriarcat se retrouvent aussi dans les relations des personnes appartenant à la communauté LGBTQIA2S+. De plus, les personnes de la communauté LGBTQIA2S+ sont confrontées à d’autres sources d’oppression et de discrimination qui les rendent encore plus à risque de vivre de la violence.
Réalité : Il est faux de croire que les femmes retournent automatiquement vers leur partenaire violent après une rupture. Cependant, de nombreuses raisons peuvent expliquer qu’une femme soit porter à retourner dans une relation violente : le besoin d’aller vérifier certaines choses, la peur des conséquences, la difficulté à faire le deuil de la relation, les menaces de mort ou de s’en prendre aux enfants, une situation précaire lié à l’immigration ou au revenu, etc. Aussi, le cycle de la violence conjugale fait en sorte qu’il peut être difficile pour une femme de quitter la relation.